Cabinet de psychologie "La Tuilerie"
Psychologue à Muret

Quand nos croyances sur soi nourrissent les troubles alimentaires


Les troubles du comportement alimentaire (TCA) ne se résument pas à une histoire de nourriture ou de poids. Derrière les comportements visibles – restrictions, compulsions, hypercontrôle ou perte de contrôle – se cachent souvent des croyances profondément ancrées sur soi.

Des phrases comme ...

“Je ne suis pas assez bien”“Je dois être parfaite pour être aimée”, Je ne mérite pas de prendre de la place” , "Je ne suis pas assez bien”“Je mérite ce qui m’arrive”, “Je dois être parfaite pour être aimée” , “Si je maigris, je serai aimée.”, “Je ne peux compter que sur le contrôle", “Si je contrôle mon alimentation, je reprends le pouvoir", “Si je maigris, j’aurai enfin de la valeur", “Si je mange, c’est que je suis faible”, "Je mange parce que je me déteste, puis je me déteste d’avoir mangé.”

Tu connais ces phrases ? Elles ne viennent pas de nulle part et elles résonnent dans l’esprit de nombreuses personnes concernées.

Des croyances qui façonnent l’identité

Les croyances sur soi se construisent tôt, souvent dans l’enfance, à partir d’expériences vécues, de paroles entendues, de comparaisons, de rejets ou d’injonctions. Certaines peuvent devenir des vérités intérieures, presque invisibles tant elles sont familières. Dans le contexte des TCA, elles prennent une place centrale : le rapport au corps, à la nourriture et au contrôle devient un moyen de gérer une estime de soi fragile ou une émotion intense.

Un lien souvent invisible : TCA et traumatisme

Un nombre croissant d’études et d’expériences cliniques montrent que les troubles alimentaires sont fréquemment liés à des expériences traumatiques. Il peut s’agir de traumatismes majeurs (violences sexuelles, maltraitance, deuils, accidents…), mais aussi de traumatismes relationnels chroniques, plus diffus mais tout aussi marquants : humiliations répétées, manque d’attachement sécurisant, critiques sur le corps ou moqueries, climat familial instable…

Le trouble alimentaire devient alors un mode de survie. Il aide à anesthésier, à reprendre un semblant de contrôle, à détourner l’attention d’une souffrance plus profonde. Dans l’anorexie, le contrôle du corps peut devenir une manière de ne plus ressentir. Dans l’hyperphagie, la nourriture peut jouer un rôle d’auto-apaisement face à un trop-plein émotionnel ou un vide affectif.

Certaines personnes disent : “Quand je mange, je ne pense plus”“Quand je jeûne, je ne ressens plus rien.”

Derrière ces phrases, ce n’est pas le trouble qu’il faut écouter, mais la douleur qu’il tente de contenir.

Une spirale difficile à briser

Les TCA entretiennent ces croyances. Plus on s’impose de règles strictes, plus on se sent fort(e), plus on croit controler … jusqu’au moment où l’on craque, et que la culpabilité, la honte et l’autodévalorisation reviennent en force. Et la boucle continue.

Ce n’est pas une question de volonté. C’est un mécanisme psychique complexe, où les croyances sur soi jouent un rôle clé.

Vers une paix intérieure

Le chemin de la guérison ne passe pas uniquement par des changements alimentaires. Il passe aussi (et surtout) par une rencontre avec ces croyances. Le premier objectif est de les identifier, comprendre les contextes dans lesquelles elles apparaissent, puis peu à peu les remettre en question. Ce travail peut être accompagné, notamment à travers des approches cognitivo comportementales (TCC) ou au sein d'une thérapie l’EMDR ou encore via le soutien des personnes concernées que vous rencontrerez dans les groupes de parole.

Apprendre à voir la personne derrière ses comportements, à rencontrer ses parts blessées, honteuses ou perfectionnistes, c’est ouvrir la voie vers un nouvel apprentissage, une nouvelle lecture de soi. Et parfois, c’est à ce moment-là que le rapport à la nourriture commence à changer, presque naturellement.

En conclusion

Derrière chaque trouble alimentaire, il y a une histoire personnelle, une histoire familiale ou transgénationelle, il y a des émotions, des sensations et des croyances sur soi qui méritent d’être entendues. Elles sont un message envoyé qu'il faut prendre le temps d'écouter. La guérison ne se fait pas contre soi, mais avec soi – en apprenant à se rencontrer avec bienveillance.

Podcasts

  • La tête dans le frigo (par Chloé Crouzet, diététicienne) – Des épisodes clairs et bienveillants sur les TCA, l’image corporelle, la faim émotionnelle.
  • Change ma vie – Certains épisodes abordent les croyances limitantes et l’estime de soi, de manière très accessible.
  • Émotions (Louie Media) – Notamment l’épisode “Pourquoi je mange quand je ne vais pas bien ?”
  • Les mots bleus – Épisode “J’ai vécu avec l’anorexie”. Témoignage nuancé sur le vécu intérieur des TCA, la honte et la reconstruction.
  • Métamorphose – Plusieurs épisodes abordent trauma et lien au corps

Livres

  • Anorexie, boulimie : une souffrance qui parle – Dr Gérard Apfeldorfer. Un éclairage humain et psychologique sur les mécanismes des TCA, y compris l’hyperphagie.
  • Quand l’appétit va, tout va ? – Dr Stéphanie Hahusseau. Un livre précieux pour mieux comprendre les compulsions alimentaires, l’hyperphagie et l’impact des émotions.
  • Corps en miettes – Camille Sfez (récit personnel sur l’anorexie). Un témoignage fort et intime, centré sur l’expérience de l’anorexie et le chemin de réconciliation.

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